On peut trouver une infinité d’informations et théories sur les chiens, mais il faut parfois se méfier car bon nombre sont fausses. Parmi les idées reçues sur les chiens, il est parfois difficile d’arriver à démêler le faux du vrai. D’autant plus que la vision sur la psychologie canine a beaucoup évoluée au cours de ces dernières années. Vous trouverez dans cet article le top 5 des préjugés sur les chiens.
Les 5 idées reçues sur les chiens
donner de la viande crue l’incite à devenir plus agressif, lui apprendre la propreté en lui mettant la tête dans ses excréments, le maître qui est perçu comme un chef de meute…Voici en détails les 5 préjugés sur le chien qui ont la vie dure
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Donner de la viande crue à mon chien l’incite à devenir agressif.
Aujourd’hui de plus en plus de propriétaires donne ce que l’on appelle du BARF « Biologically Appropriate Raw Food » à leur chien. Le BARF est basé sur l’alimentation naturelle du chien. Il se compose de viandes et d’os charnus crus, ainsi qu’un peu de légumes et d’abats. On remarque que les chiens qui sont nourris au BARF ne sont pas plus agressif que les autres. D’ailleurs, cette alimentation peut même aider certains chiens à retrouver un équilibre. Leurs repas vont durer plus longtemps et ainsi ils deviennent une occupation, ce qui les fatiguera autant physiquement qu’intellectuellement.
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Mettre la tête du chien dans ses excréments pour qu’il apprenne la propreté.
Encore une idée reçue chez les chiens. En effet, mettre le museau d’un chien dans ses excréments est une punition utilisée dans le but de le dégoûter afin de le dissuader de faire à nouveau des malpropretés. Or, lorsqu’on est attentif aux comportements des chiens, nous remarquons qu’ils adorent sentir les excréments des autres animaux. Parfois même, ils mangent leurs crottes. Par conséquent l’odeur des excréments n’accommode pas particulièrement le chien.
Ce type de punition ne va donc pas être efficace pour apprendre la propreté au chien. En revanche, l’action de trainer le chien vers la source de notre mécontentement puis l’appuyer sur la tête en le grondant et en ignorant ses signaux d’apaisements est une agression forte. Il faut bien comprendre que si nous agissons de la sorte avec notre chien, nous ne le rendrons pas plus propre mais, nous lui apportons beaucoup de stress. De plus, il ne comprendra pas nos agissements et perdra la confiance qu’il a en nous. Certains chiens punis de la sorte peuvent même se mettre à manger leurs crottes pour faire disparaître la cause de la colère de leur maitre.
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Idées reçues sur les chiens : Le grognement est un signe d’agressivité
Encore une idée reçue chez les chiens, car le plus souvent il grogne pour communiquer, et il peut être difficile pour les humains de comprendre ce langage. D’autant plus que les grognements peuvent avoir bon nombre de significations suivant le contexte, l’intonation, et la posture corporelle associés :
Le grognement par le jeu :
s’il grogne dans le jeu, le chien indique simplement son excitation et son envie de jouer.
Le grognement d’agacement :
un chien agacé peut se mettre à grogner pour interrompre une situation qui le rend mal à l’aise.
Le grognement de plaisir :
certains chiens émettent un léger grognement quand ils éprouvent du plaisir, surtout lors des moments de câlins. Toutefois, il ne faut pas confondre ces grognements avec de l’agacement. Un chien qui grogne par plaisir aura un corps d’étendu, et ses yeux seront mi-clos.
Le grognement de colère :
La colère peut se reconnaître grâce à la posture du chien, car son corps sera rigide et tendu. Le chien pourra également montrer les dents. Toutes ces indications montrent qu’il est prêt à attaquer. Dans ces circonstances, il faut tout mettre en œuvre pour désamorcer le conflit et calmer la situation.
Le grognement de peur :
un chien qui a peur aura tendance à se défendre. Le grognement peut l’aider à éloigner une situation stressante.
Le grognement de douleur :
Un chien qui éprouve une douleur peut grogner par peur de recevoir ou pour faire cesser un contact douloureux. Il pourra également grogner pour éloigner une source de stress car il se sent vulnérable.
Comment interpréter ces grognements ?
Il faut prendre en considération les grognements du chien. Il convient de comprendre l’origine des grognements et d’éviter de remettre le chien dans la même situation. Dans tous les cas il ne faut pas punir un grognement. Si on ne permet plus au chien de s’exprimer et de prévenir en grognant, la prochaine fois, il pourra mordre pour être entendu.
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Préjugés sur les chiens : Lui apprendre obligatoirement les ordres de base.
Les ordres de base sont une liste de commandes qui sont généralement apprise en premier lieu à un chien : assis, couché, au pied, viens là, et pas bougé. Bien que tous ces ordres s’avèrent utiles dans diverses situations, le chien ne doit pas absolument les connaitre. Devoir à tout prix inculquer les ordres de base fait partie des préjugés sur les chiens. En réalité, l’obéissance que l’on demande à son chien doit correspondre à la vie que nous lui offrons. Les chiens vivant en ville doivent avoir davantage d’obéissance que ceux qui vivent à la campagne. En clair, nous devons demander à notre chien une obéissance qui s’adapte à notre quotidien.
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Le chien doit voir son maître comme un chef de meute.
Aujourd’hui, cette idée reçue a encore vie dure. La théorie qui nous demande d’être le chef de meute de notre chien, se base sur des études du loups en captivité. Or, ces études ne sont pas valables car la captivité dénature les comportements. Pour faire une comparaison avec l’humain, cela reviendrait à interpréter les comportements sociaux humains en étudiants uniquement des individus qui vivent en prison. Il se trouve que dans la nature, les loups vivent en famille, c’est-à-dire qu’une meute est composée d’un couple de parents et de sa progéniture. Les relations ne sont donc pas des relation dominants-dominés mais des relations parents-enfants.
D’autre part, les comportements sociaux du chien diffèrent de ceux du loup. En effet, les chiens féraux ou non domestiqués vivent en petit groupe de 2 ou 3 individus. Ces groupes se forment en fonction des affinités.
Mot de la fin
Il est donc plus juste de voir la relation maître – chien comme une collaboration et un respect mutuel. Le maitre doit apporter à son chien une sécurité, des soins, une éducation, de l’amour, etc. C’est la responsabilité que nous devons avoir envers nos amis à quatre pattes.
Écrit par Romy Crétiaux – Éducatrice-comportementaliste canin chez L’Essentiel canin.
Super article, comme d’habitude!