On sait que chaque mot est important car il permet de bien se faire comprendre que ce soit par les chiens ou par les humains. En éducation canine, au fil du temps, certains d’entre eux sont devenus de plus en plus péjoratifs. C’est pourquoi il est parfois préférable d’utiliser un mot plutôt qu’un autre. Ceci permettrait d’être mieux compris par le chien ou par l’humain en face de nous. Dans cet article nous allons donc découvrir l’influence que certains mots peuvent avoir.
Le mot : Non !
On entend souvent dire qu’il ne faut pas utiliser le « non » pour éduquer son chien. En effet, cette indication n’est pas vraiment éducative pour le chien, car nous lui disons simplement « non » sans lui dire ce qu’il peut ou doit faire à la place. De plus, le « non » est employé de façon excessive dans toutes les situations : « non » parce que le chien saute, « non » parce qu’il veut manger un truc au sol, « non » parce qu’il veut jouer, etc. Prenons l’exemple du chien qui nous saute dessus ; nous pouvons, à la place du « non », lui enseigner l’ordre « descend ». De cette manière nous suggérons au chien le comportement que l’on souhaite, c’est-à-dire qu’il ait les quatre pattes au sol.
Voici d’autres exemples : Lorsqu’un chien aboie, il est possible de lui dire « tais-toi », ou « stop ». On peut aussi détourner son attention en lui proposant d’aller chercher son jouet.
Dans le cas d’un chien un peu brute, au lieu de lui crier un « non » ferme pour réussir à le canaliser, il est préférable de lui apprendre le mot « doucement ». On pourrait citer de nombreux exemples supplémentaires. Ce qu’il faut comprendre, c’est que chaque situation peut avoir un mot spécifique que le chien pourra facilement enregistrer, puisqu’un chien lambda est capable de retenir une centaine de mots. Toutefois, ne culpabilisez pas si vous dites souvent « non » à votre chien, il est très difficile de l’enlever de son vocabulaire. Essayez seulement de l’utiliser de moins en moins.
Le mot : Dominant
Ce mot qui est souvent utilisé pour décrire le caractère d’un chien, est sans doute le plus péjoratif de tous. Avant tout, il ne fait pas partie des traits de caractère pouvant décrire un animal. Si l’on pense que son chien est « dominant », il faut plutôt essayer de décrypter le contexte et le comportement qui nous fait penser à de la dominance et d’en chercher la cause. Je suggère alors de remplacer ce terme de « dominant », par un autre mot plus descriptif.
Par exemple, mon chien est « dominant » parce qu’il veut toujours passer devant les autres, quitte à les bousculer.
On peut alors remplacer la phrase de cette manière : mon chien a beaucoup caractère, car il se permet de passer et de bousculer tout le monde pour être le premier.
La conclusion qu’on pourrait tirer de cette situation est : soit le chien manque un peu d’assurance, c’est pourquoi, afin d’être certain de na pas être lésé, il cherche toujours à être le premier. Ou encore, il n’a pas appris à respecter les autres et c’est pour cette raison qu’il les bouscule sans ménagement.
On remarque dans cet exemple que le terme « dominant » est trop généraliste et qu’il ne permet pas d’approfondir la situation réelle. En décomposant les comportements du chien, on est davantage attentif à ses émotions, ce qui nous permet de mieux le comprendre, et peut être de trouver une solution.
Le mot : Chef de meute
On entend encore trop souvent dire qu’il faut être le « chef de meute » vis-à-vis de son chien. Cette façon de voir la relation est erronée. Nous prenons le risque de construire un lien qui sera davantage dans la crainte que dans la collaboration. Cette relation risque donc d’être conflictuelle tandis qu’on souhaite plus d’harmonie mutuelle. De plus, le terme « meute » était utilisé en résonance à la vie que peuvent avoir les loups. Aujourd’hui, on a compris que les loups vivaient en famille, pendant que nos chiens, redevenus sauvages, vivent plutôt en groupe en fonction de leurs affinités. D’autre part, une hiérarchie ne peut pas exister entre deux espèces différentes. Cela s’explique par le fait que nous n’avons pas les mêmes besoins, ni les mêmes désirs entre chien et humain par exemple. C’est pourquoi, on pourrait également choisir de remplacer le mot « chef de meute » par : je suis le gardien/ le collaborateur/ l’enseignant/etc, de mon chien.
Pour finir :
Les mots que nous employons ont une influence dans nos idées et dans la réaction chez la personne en face. Il est donc préférable d’être attentif aux mots que l’on emploie pour bien se faire comprendre. De plus, la vision que l’humain a sur le chien à beaucoup évoluée. Changer certains mots de notre vocabulaire permettra de continuer à faire avancer les choses.
Écrit par Romy Crétiaux – Éducatrice-comportementaliste canin chez L’Essentiel canin.
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